Comment nous avons réussi : quatre directrices d'usines Saft livrent leur réflexion sur la fonction de dirigeant et les évolutions de carrière
Sur quinze directeurs d'usines, quatre sont des femmes, aux commandes de sites de production en France, en Chine, au Royaume-Uni et en Suède. Saft International Magazine les a interrogées afin de mieux comprendre leur carrière et pour que leur parcours inspire d'autres femmes et jeunes filles à se lancer dans notre secteur d'activité.
Les enseignements en tant que dirigeante Saft
Dernière arrivée sur les quatre, Claire Lesigne a pris la direction du site Saft de Poitiers le 1er janvier 2021. Elle nous explique que chez Saft, c'est monnaie courante de promouvoir des collaborateurs qui ont déjà fait leurs preuves lorsqu'ils occupaient d'autres fonctions sur site. En 20 ans de carrière sur site, Claire a travaillé comme responsable de l'unité de production des batteries, puis de la logistique et ensuite de la chaîne d'approvisionnement de l'usine. Ingénieur de formation, elle est diplômée en génie industriel à l'Institut national polytechnique de Grenoble.
Lorsqu'elle explique les raisons qui l'ont poussée à prendre ce poste de Directrice générale, Claire précise : « Pour moi, ce qui compte, c'est le travail en soi, mes activités quotidiennes et la formidable équipe avec laquelle je travaille – mon ambition n'était pas d'être “ le chef ” ».
Pour moi, ce qui compte, c'est le travail en soi, mes activités quotidiennes et la formidable équipe avec laquelle je travaille – mon ambition n'était pas d'être “ le chef ”
Claire Lesigne Directrice de l’usine de PoitiersÀ Poitiers, le site est féminin à 31 %, avec un nombre croissant de femmes à des postes techniques. Claire précise qu'elle-même n'a jamais eu de supérieur hiérarchique qui soit une femme, mais que tous les hommes pour lesquels elle a travaillé l'ont toujours encouragée à s'orienter vers des fonctions d'encadrement et se sont préoccupés de son évolution de carrière.
« Selon moi, les femmes ont parfois besoin d'être un peu plus poussées dans ce sens que leurs homologues masculins. Il faut qu'il y ait une personne qui leur signifie très clairement qu'elle a confiance en elle et qu'elle apprécie leur contribution », déclare-t-elle. Claire est aujourd'hui heureuse de partager son expérience avec des femmes à un stade plus précoce de leur carrière chez Saft. Elle propose conseils et soutien à ses collègues. Elle n'en reste pas moins convaincue que le style de management tient en grande partie à la personnalité d'un individu, plutôt qu'à son genre.
L'équilibre entre vie privée et vie professionnelle est toujours une question qui pose problème aux femmes dans tous les secteurs d'activité, en particulier lorsqu'elles accèdent à des postes de direction. Claire, qui a deux garçons, affirme que le plus important pour les femmes actives est de faire un choix qui leur convienne et qu'elles s'y tiennent, quel que soit le juste équilibre pour chacune. En ce qui la concerne, elle a fait le choix de travailler à temps plein, mais s'est toujours rendue disponible pour aller chercher ses garçons à la sortie de l'école le vendredi.
Faire tomber les barrières femmes / hommes pour encourager la mixité
Claire est la première femme Directrice générale de Saft en France. Cependant, Mari Kadowaki a été la première femme de l'entreprise à occuper un tel poste lorsqu'elle est devenue Directrice générale de l'usine d'Oskarshamn en Suède, en 2007. Mari a également un profil d'ingénieur. Elle a étudié le génie civil et la gestion d'entreprises industrielles. Elle a travaillé chez Electrolux comme responsable de site et de programme avant d'arriver chez Saft.
Elle a pris conscience que sa nomination avait permis de faire tomber les barrières de genre au sein de l'entreprise lorsqu'elle eut l'occasion d'accueillir un groupe d'anciens salariés à la retraite venus pour une visite de l'usine et partager un déjeuner. Au moment du café, un homme d'un certain âge s'est fait un devoir de lui tenir le propos suivant : « Lorsque nous avions appris qu'une femme allait arriver aux commandes, nous avons pensé que c'en était fini pour l'usine d'Oskarshamn ».
Fort heureusement, Mari, qui est également Directrice générale de Saft en Suède, ne subit pas ces préjudices dans son travail au quotidien. Selon elle, être une femme dans un secteur dominé par la gent masculine a également son lot de points positifs : « Vous attirez toujours l'attention et les gens sont très respectueux. Je pense qu'il s'agit d'un véritable privilège d'être une femme dans ce monde ». Elle insiste toutefois pour que la nomination de femmes à des postes comme le sien devienne pratique courante.
Des objectifs partagés pour lutter contre les inégalités femmes / hommes
À l'usine Saft de South Shields au Royaume-Uni que Tessa Collinson dirige depuis 2011, la répartition entre hommes et femmes est de 50/50 entre les 120 employés du site. Tessa indique qu'elle n'a jamais relevé de problème de fracture entre les sexes même si les autres responsables de l'usine sont majoritairement des hommes.
« Je ne me vois jamais comme une femme dans un univers technologique car selon moi, peu importe votre sexe, ce qui compte, c'est qui vous êtes en tant qu'individu », dit-elle. « J'ai commencé dans les ressources humaines, un domaine qui est perçu comme plus féminin, mais je voulais absolument travailler pour une entreprise de technologie car je trouvais le milieu très inspirant. »
Pour réussir en tant que Directrice générale, il faut savoir s'entourer d'une bonne équipe et travailler ensemble vers un objectif commun :
« Votre succès dépend des personnes qui vous entourent », affirme-elle. « Il faut avoir une vision claire, fixer des objectifs bien définis pour tout le monde et encourager une cohésion d'équipe qui permet de travailler efficacement. »
Angel Li est devenue Directrice générale de l'usine Saft de Zhuhai en Chine en 2011. Aujourd'hui, elle est également Directrice générale des divisions Solutions de stockage d'énergie (ESS) et Mobilité en Asie. Comme Tessa, elle est arrivée chez Saft en tant que responsable RH, après un diplôme de premier cycle en lettres et l'obtention d'un MBA à l'université de sciences et technologies de Hong Kong. Elle est ensuite passée à des postes de gestion de la production au plus juste et de contrôle de la qualité avant de devenir Directrice générale.
Elle croit également que la réussite à ce poste découle de la capacité à réunir les bonnes personnes : « Il faut savoir constituer une équipe compétente autour de soi, partager ses objectifs et avancer dans la même direction », assure-t-elle.
Donner en montrant l'exemple, en nommant davantage de femmes à des postes visibles de direction fait partie des changements les plus importants que nous pouvons apporter au fur et à mesure que nous continuerons d’améliorer la diversité des genres dans notre secteur d'activité.