Les batteries électriques, un atout face à l’urgence climatique

La COP27 en Egypte sous l’égide des Nations Unies vise à mettre en œuvre des solutions efficaces pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés. Le seul moyen d’y parvenir est d’atteindre le « Net Zero » pour les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Les batteries peuvent-elles relever le défi ? 4 questions à Cédric Duclos, directeur général de Saft.

Quelle est l’approche de Saft face à l’urgence climatique ?

Pour relever le défi du changement climatique, nous devons agir vite, en réduisant les émissions de carbone. TotalEnergies, dont fait partie Saft, est un acteur majeur de la transition énergétique et vise le « Net Zero » à l’horizon 2050. Chez Saft, nous contribuons activement à cette ambition en accompagnant l’électrification croissante de la société et la montée en puissance des énergies renouvelables.

Les batteries peuvent-elles limiter les émissions de gaz à effet de serre ?

Absolument ! Nos batteries permettent à nos clients de décarboner immédiatement leurs activités en les électrifiant. Nous sommes avant tout des techniciens et des ingénieurs, et nous aimons les solutions concrètes ! Prenons la mobilité. Sur les voies ferrées, nos batteries de traction lithium-ion permettent de remplacer les locomotives diesel par des moteurs électriques : rien qu’en Europe, 9 000 trains sont concernés d’ici 2035. Nous sommes aussi à bord du train à hydrogène Mireo H Plus de Siemens, qui peut couvrir 1 000 km sans émissions, en atteignant les 160 km/h.

En mer, avec nos batteries Seanergy 2.0, les ferry-boats et bateaux de croisière peuvent enfin entrer au port sur propulsion électrique, sans émettre de fumées polluantes. Sur le segment « offroad », Saft électrifie les pelleteuses de chantier, les tracteurs agricoles ou les engins miniers.

Saft contribue aussi à décarboner l’économie numérique : nos batteries Flex’ion™ fiabilisent l’alimentation électrique en continu des data centers, critique pour préserver les données. Elles évitent le recours aux groupes électrogènes diesel et nécessitent moins de refroidissement par air conditionné. Nous travaillons aussi avec des leaders du numérique comme Microsoft qui visent aussi le « Net Zero » dans leurs activités.

Vous avez évoqué les énergies renouvelables. Dans quelle mesure les batteries Saft permettent d’accélérer leur développement ?

Pour une raison simple : nous ne pouvons pas demander au soleil de briller ou au vent de souffler quand le réseau a besoin d’électricité ! Cette intermittence aboutit à des déséquilibres entre l’offre et la demande, et souvent au redémarrage de centrales thermiques pour les pics de consommation, contribuant à l’effet de serre. Stocker l’énergie renouvelable et la restituer quand le consommateur en a besoin est donc essentiel. La Commission européenne vient d’ailleurs de le rappeler dans sa stratégie « REPowerEU ».

Dans le monde entier, les développeurs de parcs photovoltaïques et éoliens complètent leurs installations avec des systèmes de stockage par batterie. Saft leur propose des solutions clé en main : des conteneurs transportables facilement en tout point du globe. Il suffit de les connecter au réseau pour disposer d’une solution fiable de stockage. Historiquement, nous avons équipé des centaines de zones isolées, « offgrid » ou insulaires : par exemple dans l’outback australien, ou sur l’archipel norvégien du Svalbard qui souhaite abandonner le charbon.

La nouveauté, c’est que les grands réseaux électriques intègrent aussi le stockage par batterie. Quand la Côte d’Ivoire construit sa plus grande centrale solaire, à Boundiali, elle choisit Saft. Des opérateurs en Nouvelle-Zélande, à Taïwan, aux Philippines, aux Etats-Unis nous font confiance pour installer du stockage de masse sur leurs réseaux.

En France, à Dunkerque, nous avons inauguré fin 2021 sur un site industriel TotalEnergies le plus grand site de stockage par batterie de France. Dans une période où le système électrique est plus fragile, c’est un atout supplémentaire pour la stabilité du réseau et sa capacité à intégrer plus de renouvelables. D’ailleurs, nos batteries sont aussi présentes dans plusieurs millions de compteurs intelligents, qui permettent à chacun d’entre nous de suivre et de réduire notre consommation d’énergie.

Les batteries sont-elles compatibles avec les impératifs du développement durable ?

Une batterie est durable quand son empreinte environnementale est minimale, sur l’ensemble du cycle de vie, de la production au recyclage. Chez Saft, nous avons lancé un programme « Net Zero » pour réduire de 4% par an l’empreinte carbone de nos activités. Les actions menées sont concrètes : réduire la consommation en énergie et les déchets de nos usines, poser des panneaux solaires sur nos sites comme à Poitiers ou Nersac… nos 4 000 salariés sont mobilisés.

La qualité reconnue de nos produits, c’est aussi une solution durable. Une batterie Saft peut durer plus de 20 ans, sans remplacement ni maintenance. C’est un vrai atout pour réduire les émissions, surtout quand votre batterie est fixée sur une antenne au sommet d’une montagne ou dans un phare en pleine mer !

Saft s’engage aussi pour l’économie circulaire. Nous pratiquons l’éco-conception pour faciliter le recyclage en fin de vie, car les batteries contiennent des métaux stratégiques comme le nickel, récupérables et recyclables jusqu’à 95%. Saft dispose en Suède d’une usine unique au monde : elle utilise les matériaux des batteries usagées retournées par nos clients pour fabriquer des batteries neuves. Avec l’ensemble de nos partenaires, nous sommes organisés pour que les batteries en fin de vie soient recyclées dans les meilleures conditions.

Chez Saft, nous aimons les défis : nos batteries fonctionnent entre - 50 et + 150 °C dans les environnements les plus extrêmes. Elles se sont posées sur Mars, et sont présentes sur Terre du cercle polaire arctique jusqu'au désert du Sahara. Nous relevons le défi climatique avec le même esprit pionnier, en mobilisant toutes nos énergies.