Transport de marchandises : suivi assuré
On estime à 17 millions le nombre de conteneurs maritimes actuellement en circulation, et ils se ressemblent tous. Les professionnels de la logistique s’appuient sur des systèmes intelligents, alimentés par des batteries, pour les localiser pendant leur périple sur les océans.
Quiconque a déjà joué à Tetris peut imaginer le quotidien d’un docker jusqu’au milieu des années 1950. Charger et décharger des marchandises étaient un véritable casse-tête puisqu’il fallait imbriquer de manière optimale des caisses de toutes dimensions. En 1956, Malcolm McLean, un transporteur, entrevit l’extraordinaire potentiel des conteneurs de même forme et de même taille. Il conçu alors la désormais célèbre « unité de transport intermodal » communément appelé « conteneur ».
Les conteneurs sont ces boîtes en acier que vous avez sans doute déjà vues empilées dans des terminaux portuaires ou sur des navires porte-conteneurs. Leur gabarit standard permet de les stocker facilement dans ces deux cas, mais aussi de les installer sur un semi-remorque ou un train pour un acheminement par voie terrestre.
L’industrie du transport fut bel et bien révolutionnée par l’arrivée des conteneurs. En 1965, selon l’Organisation mondiale du commerce, un docker seul pouvait déplacer 1,7 tonne de marchandises par heure. En 1970, ce volume passa à 30 tonnes. Les navires porte-conteneurs virent alors leur taille augmenter de façon exponentielle, de même que les terminaux portuaires, parallèlement à une explosion du transport de marchandises. Les conteneurs offrent d’ailleurs d’autres avantages : ils sont plus sûrs, limitant ainsi le vol et l’endommagement des marchandises, et nombre d’entre eux trouvent une seconde vie dans des projets d’architecture tendance aux quatre coins du globe.
On dénombre aujourd’hui 17 millions de conteneurs en circulation, et le plus gros bateau cargo du monde, le MSC Oscar, peut en transporter plus de 19 000 à la fois. Un porte-conteneurs moyen parcours plus de 500 000 km par an.
Ces boîtes en métal ont longtemps été considérées comme l’une des plus grandes innovations du 20ème siècle et, ces dernières années, grâce à l’Internet des objets, elles sont en plus devenues intelligentes. À l’aide de capteurs, leurs propriétaires peuvent les localiser et en connaître le statut à tout instant.
Savoir où se trouve chaque conteneur permet aux entreprises de transport d’optimiser leur chaîne logistique. Certes, elles disposent généralement de calendriers théoriques pour estimer le temps de transport nécessaire entre, par exemple, Hong Kong et Rotterdam, mais dans la pratique, le suivi en temps réel permet d’affiner ce temps au plus juste.
Équiper un conteneur d’un capteur permet aussi d’éviter qu’il ne se perde. Car l’un des inconvénients à faire voyager des dizaines de milliers de boîtes identiques autour du globe, c’est le risque que l’une d’elles se retrouve, de temps à autre, transbordée au mauvais endroit. Et si un conteneur est malgré tout égaré, un dispositif de suivi contribue à limiter le temps perdu.
En outre, un capteur peut fournir bien plus d’informations que la simple localisation d’un conteneur. Selon les besoins du client, il peut permettre de contrôler la température, les vibrations, ou encore la luminosité, entre autres paramètres. Ces données peuvent être précieuses à plusieurs titres. Lorsque les marchandises sont particulièrement sensibles aux excès de chaleur ou de fraîcheur par exemple, il peut être utile de connaître la température. Dans certains cas, elles permettent d’intervenir avant l’apparition de dommages, dans d’autres, elles peuvent venir étayer une déclaration de sinistre.
L’activité mesurée par un capteur de vibrations ou de luminosité peut, quant à elle, révéler si le conteneur a été ouvert, mettant au jour un vol ou une tentative de vol. Évidemment, il n’est pas toujours possible de réagir à temps pour empêcher ou compenser ce type d’incident, mais la multiplication des signes d’ouverture de conteneurs dans un lieu donné peut faciliter la constitution d’un dossier dans la perspective d’une enquête.
Pour résumer, les capteurs permettent d’en savoir beaucoup plus sur ce qu’il advient des conteneurs de marchandises pendant leur voyage. Sous réserve, bien sûr, qu’ils soient alimentés par les bonnes batteries.
Pour ces capteurs, Saft fournit des batteries au lithium primaire (non-rechargeable). Certains capteurs de conteneurs, tels que ceux utilisés sur les trains de fret allemands, sont dotés quant à eux de batteries au lithium-ion (rechargeables) car les sources d’alimentation sont facilement accessibles. Or ce n’est pas le cas sur les navires, ce qui explique le recours à des batteries primaires d’une longue durée de vie.
Il est primordial que ces batteries fonctionnent en toutes circonstances. Dans un conteneur en acier par exemple, la batterie doit continuer d’alimenter le capteur malgré les températures extrêmement élevées parfois enregistrées. Il en va de même quand le mercure chute, lorsqu’un navire s’approche des pôles par exemple. Comme les conteneurs sont conçus pour être utilisés aux quatre coins du monde, la batterie doit pouvoir résister à des conditions de fonctionnement très diverses.
En général, le capteur relaie son signal par le biais du réseau cellulaire. Or, au milieu de l’océan, ce réseau est hors de portée. La liaison satellitaire devient alors la seule option possible pour transmettre des signaux, mais elle nécessite une grande quantité d’énergie et requiert, de ce fait, une batterie adéquate.
Le commerce mondial continue de se développer et, grâce à ses nouvelles fonctionnalités intelligentes, le conteneur de marchandises est promis à un avenir tout aussi important que par le passé.