Le véhicule électrique : retour vers le futur
Saft a toujours fourni l’énergie pour des véhicules électriques, depuis les chariots à bagages de la gare de Lyon en 1919 jusqu’aux futurs bus électriques des grandes villes d’Europe.
On parle aujourd’hui beaucoup de mobilité électrique pour réduire nos émissions de CO2 et pallier l’épuisement des ressources pétrolières. Mais les véhicules électriques ont été développés dès la fin du 19ème siècle, avant que le moteur thermique ne prenne l’avantage. Au-delà des automobiles grand public, ils sont déjà présents et bien présents dans notre environnement. Bien évidemment, qui dit véhicule électrique dit batterie. Saft est un acteur majeur sur ce secteur. Depuis plus de 20 ans, la société livre des batteries lithium-ion (Li-ion) pour véhicules spécialisés hybrides et électriques.
Les premiers véhicules électriques équipés par Saft ont été, en 1919, des chariots à bagages pour la compagnie P.L.M. (Paris-Lyon-Méditerranée). Dès 1924, Saft a fourni aux constructeurs Krieger, Berliet, Renault, Laporte, Crochat, des batteries pour des tracteurs, des camions, des autobus, des camionnettes, des voitures et des voiturettes.
Il faudra attendre les années 1970 et le premier choc pétrolier, pour que Saft et sa maison mère la Compagnie Générale d'Électricité (CGE) se penchent de nouveau sur le véhicule électrique et conçoivent, dans le laboratoire de recherche de Marcoussis, une Autoette électrique. Saft travaillera ensuite avec Peugeot, d’abord sur une 205 électrique, puis sur d’autres voitures électriques (106 et AX Citroën) que l’on pourra voir, en libre-service, dans les rues de La Rochelle dans les années 1993-2000. Au cours de la même période, Saft travaille sur le véhicule électrique avec Chrysler, tandis que Saft America se voit attribuer par le consortium américain USABC deux contrats de recherche et développement.
Saft boosté au lithium-ion
Au début des mêmes années 2000, Saft commence à développer des batteries Li-ion, en joint-venture avec la société américaine Johnson Controls, afin de mettre en commun les expertises des deux partenaires. En 2004, La Poste investi dans un Kangoo électrique de Renault. Baptisé « Cleanova La Poste » et équipé de batteries Li-ion Saft, il sera testé en France à Paris puis Bordeaux. En 2008, une usine est implantée à Nersac (Charentes) pour la production de batteries Li-ion. Il s’agit de la première ligne industrielle mondiale pour la fabrication en série de batteries de ce type pour véhicules hybrides. Saft apporte ses technologies à base nickel et Li-ion et Johnson Controls son savoir-faire dans l’intégration des systèmes. Les deux sociétés travaillent notamment sur des prototypes hybrides pour une Mercedes classe S 400 et une BMW 7 Series. Mais les deux sociétés ont des stratégies trop éloignées et la joint-venture ne se poursuit pas.
Cependant, la société poursuit la production de batteries Li-ion et équipe différents véhicules hybrides et électriques, hors automobiles grands publics. Les batteries Saft équipent toutes sortes de véhicules, aussi bien sur route qu’en ville (camions de ramassage des ordures, engins de nettoyage…), pour des aéroports (camions pour manœuvrer les avions) ou des installations portuaires.
Saft est également actif dans le domaine du transport public, notamment avec Volvo. Des batteries Saft équipent les bus Volvo de Göteborg (Suède), de Hambourg (Allemagne) et de Differdange (Luxembourg). Les performances de ces derniers sont impressionnantes : consommation d’énergie inférieure de 80 % comparé au diesel, silence, absence d’émissions et rechargement des batteries aux stations en trois à six minutes.
Saft aime aussi les voitures de course
Saft est également spécialiste de la Formule 1. La société a en effet équipé dès 2009 des modèles de course de systèmes de récupération de l’énergie cinétique (SREC). C’est grâce à ce système que Kimi Raikkonen put l’emporter lors du Grand Prix de Formule 1 de Belgique en 2009, opérant le dépassement décisif simplement en appuyant sur un bouton ! En 2014, ce système fait place à l’ERS, qui récupère aussi bien l’énergie thermique que l’énergie cinétique et permet au pilote de disposer de 160 ch (vitesse au frein) supplémentaires pendant environ 30 secondes par tour de circuit. De quoi doubler l’adversaire et pimenter la course. Saft est aussi acteur du Trophée Andros électrique, qui, depuis 2007, voit des voitures de course électriques concourir chaque hiver dans des parcours sur glace. Sport assuré !
Et dans l’avenir ? Saft vient de former en février 2018 une alliance avec d’autres champions industriels européens pour développer la batterie du futur. Ce programme a pour ambition de doter l’Europe d’ici 2023 d’une nouvelle génération de batteries « tout solide » pour le stockage d’énergie, l’électro-mobilité et d’autres marchés industriels. Un dossier à suivre.
La « Jamais contente », un bolide électrique
Elle a longtemps trôné dans le hall de l’usine Saft de Romainville. La « Jamais contente » fait partie des automobiles de légende : elle fut le premier véhicule électrique à dépasser les 100 km/h, record établi le 29 avril 1899 à Achères, en Île-de France. Au volant, son concepteur, l’ingénieur belge Camille Jenatzy, qui s’était intéressé très tôt aux véhicules électriques. Dotée de deux moteurs électriques, la « Jamais contente » était alimentée par des batteries Fulmen, marque qui, comme Saft, a appartenu à la Compagnie Générale d’Électricité (CGE). Le véhicule, en forme de torpille avait fière allure. Mais malgré ce record de vitesse, la voiture électrique a été supplantée par la voiture à combustion au tournant du 20ème siècle.